22.5.07

Non à la privatisation de la Sécu !


Si vous faites un Google sur "privatisation de la Sécu", vous risquez de tomber sur une page gauchiste : problèmes de la privatisation de la Sécu, qui vous expliquera doctement que la privatisation n'est pas possible. Je passe sur l'absurdité qui consiste à dire que "la santé et les retraites sont des domaines par nature non rentables". Demandez à votre médecin s'il pense que son activité est "non rentable". Demandez aux assureurs santé s'ils pensent que leur activité est "non rentable" (je rappelle en passant qu'ils sont moins chers que la Sécu pour une couverture au premier euro qui est meilleure). Comme quoi on peut être à Normale Sup et écrire n'importe quoi...

La question n'est pas là. Je suis toujours surprise d'entendre certains libéraux (comme ceux de www.libres.org) préconiser la privatisation de la Sécurité sociale.

D'abord parce que la SS (caisses, URSSAF...) est déjà privée (son côté "public" ne provient que de sa - prétendue - mission de service public, pour le reste, il s'agit bien d'organismes de droit privé).

Ensuite parce qu'un tel "machin", ça ne se privatise pas ; il faut construire (ou plutôt laisser construire) à côté. Tout comme la SNCF : qui voudrait racheter ce truc plein de dettes et de syndicalistes agressifs ? Ce qui compte, c'est moins la privatisation que l'ouverture à la concurrence.

Si les gens veulent rester dans une structure comme celle de la sinistre SS, que nous jugeons oppressive, libre à eux. Tout ce qu'on demande c'est de ne pas être obligés, nous, d'y rester.

Ceux qui ont peur que l'ouverture à la concurrence provoque la fin de ladite SS ont bien tort de s'inquiéter. D'abord parce que les dinosaures ont la vie dure ; ensuite, parce que si les Français sont réellement persuadés qu'il s'agit du meilleur système du monde, ils resteront assujettis (mais librement, cette fois) et assureront ainsi la survie de ce système. En Allemagne, le nombre de salariés assurés par des assurances privées (des vraies) ne dépasse guère 10%. Etant donné le peu de goût pour la liberté qu'ont certains en France, les pro-SS n'ont pas de souci à se faire. Je ne tiens pas compte ici d'un autre problème, celui des conséquences du déficit et de la dette, dont devraient être exemptés ceux qui sont hors SS (de même qu'ils ne paient plus CSG ni CRDS).

Vous voyez comme même une libertarienne de choc peut être raisonnable, parfois...

3 commentaires:

Unknown a dit...

Je suis totalement d'accord.

Ce n'est pas tant la privatisation qui est libérale: une privatisation peut même être antilibérale quand, après avoir dépensé tant et plus l'argent volé au public pour monter une entreprise "publique", l'homme de l'état la brade à un proche. C'est bel et bien la mise en concurrence qui est libérale.

Non seulement cela permet de rassurer tous les irrationnels compulsifs qui n'arrivent pas à dormir sans leur doudou, mais cela permet aussi d'apprendre aux citoyens à faire leur propre choix, à suivre une démarche concurrentielle par eux-même: à nouveau en possession de leur conscience, ils s'habituent à exiger une efficacité raisonnable, voire à soutenir des initiatives originales et créatives.

Bonus appréciable: les concurrents privés peuvent par la suite racheter ce qui est rachetable auprès des structures publiques, histoire de fournir à l'état (à défaut du public) un retour sur l'investissement de départ.

El Gringo a dit...

La SNCM était pourtant un nid de bandits syndicaux qui volaient l'entreprise autant qu'ils le pouvaient (enfin, sauf quand ils ne "travaillaient" pas, soit la moitié du temps), or la SNCM a tout de même été achetée, si je ne m'abuse?

Laure Allibert a dit...

L'Etat français est encore à 25% dans la SNCM, ce n'est pas ce que j'appelle une vraie privatisation...